Il existe des noms qui résonnent comme des légendes dans l’univers de l’automobile, et Alfa Romeo en fait incontestablement partie. Plus qu’un simple constructeur, la marque italienne est synonyme de sportivité, d’élégance et d’innovation, alliant un design raffiné aux performances. Depuis sa création en 1910, Alfa Romeo a marqué l’histoire de l’automobile, aussi bien sur les circuits de course que sur les routes, s’imposant comme l’un des symboles du savoir-faire italien en matière d’ingénierie et de style.
De ses débuts sous le nom d’A.L.F.A. à son ascension avec Nicola Romeo, en passant par ses innombrables succès en compétition automobile, Alfa Romeo a su évoluer au fil des décennies tout en préservant son ADN unique. Ses modèles emblématiques – Giulia, Giulietta, Spider, Stelvio, Tonale – ont traversé les époques, incarnant une alliance parfaite entre technologie et passion automobile.
Mais comment cette marque, née à Milan, est-elle devenue une référence mondiale ? Quels ont été les moments clés de son histoire ? De la première Guerre mondiale aux défis de l’électrification, plongeons dans le récit fascinant d’Alfa Romeo, une marque qui a toujours su conjuguer passé prestigieux et avenir ambitieux.
L’histoire d’Alfa Romeo commence en 1910, en pleine effervescence industrielle, à Milan, une ville qui deviendra l’un des berceaux de l’automobile italienne. Cette année-là, un groupe d’investisseurs lombards fonde l’Anonima Lombarda Fabbrica Automobili, plus connue sous son acronyme A.L.F.A.. L’ambition est claire : créer des automobiles à la fois performantes et raffinées, capables de rivaliser avec les meilleurs constructeurs européens de l’époque. Dès ses débuts, la marque se distingue par son goût pour l’innovation mécanique et un design distinctif, posant ainsi les fondations de ce qui deviendra l’un des constructeurs les plus emblématiques du XXᵉ siècle.
Les premiers modèles voient rapidement le jour sous la direction technique de Giuseppe Merosi, un ingénieur talentueux qui conçoit des voitures de tourisme et de course. La première automobile signée A.L.F.A., la 24 HP, illustre parfaitement la philosophie de la marque : un moteur quatre cylindres puissant, une conception moderne et un équilibre idéal entre performance et élégance. Dès 1911, Alfa se lance en compétition, avec des engagements dans des courses locales et sur le Circuito di Modena, confirmant sa vocation sportive.
Cependant, cette ascension prometteuse est brutalement freinée par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Comme de nombreuses industries européennes, A.L.F.A. doit suspendre une partie de ses activités pour s’adapter aux nouvelles priorités du pays.
L’année 1915 marque un tournant décisif avec l’arrivée de Nicola Romeo, un ingénieur et entrepreneur napolitain. Homme d’affaires visionnaire, Romeo rachète la société et réoriente temporairement sa production vers l’effort de guerre. L’usine de Milan se met alors à fabriquer du matériel militaire, des moteurs d’avions, ainsi que des compresseurs et générateurs pour l’armée italienne et ses alliés. Cette diversification permet à l’entreprise de survivre à la guerre et de renforcer son expertise industrielle.
À la fin du conflit, Romeo décide de relancer la production automobile et, en 1918, rebaptise officiellement la société Alfa Romeo. Ce changement de nom symbolise une nouvelle ère, marquée par des ambitions plus vastes et une volonté affirmée de faire d’Alfa Romeo une référence sur le marché automobile.
Dès le retour à la production civile, Alfa Romeo se tourne vers les voitures de sport et la compétition automobile, des domaines qui définiront l’ADN de la marque. La 20-30 HP ES Sport, lancée en 1921, marque un renouveau et incarne le mariage parfait entre technologie, puissance et raffinement. Mais c’est surtout grâce à ses engagements en course automobile qu’Alfa Romeo va bâtir sa réputation.
Sous l’impulsion de Nicola Romeo, la marque commence à se forger un palmarès prestigieux. L’usine de Portello, à Milan, devient un laboratoire de performance où sont conçues des voitures capables de dominer les plus grandes compétitions de l’époque. C’est dans ce contexte qu’un certain Enzo Ferrari, alors jeune pilote, fait ses débuts sous les couleurs d’Alfa Romeo avant de fonder sa propre écurie en 1929.
Dès les premières années de son existence, Alfa Romeo s’affirme ainsi comme une marque pionnière, mêlant héritage industriel, passion pour la course et excellence mécanique. Un ADN qui la portera vers les sommets du sport automobile et du marché des voitures de prestige dans les décennies à venir.
Dès les années 1920, Alfa Romeo se distingue comme l’un des constructeurs les plus performants du monde automobile. Si la marque milanaise produit des véhicules de grand tourisme raffinés, c’est bien sur les circuits que son ADN se forge. La compétition devient un terrain d’expérimentation où les ingénieurs d’Alfa Romeo affinent leurs innovations, tandis que leurs pilotes écrivent certaines des pages les plus glorieuses du sport automobile.
La montée en puissance d’Alfa Romeo en compétition débute avec la P2, conçue par l’ingénieur Vittorio Jano en 1924. Dotée d’un moteur 8 cylindres suralimenté, elle incarne la suprématie technologique de la marque face à ses concurrents. Dès son premier engagement, la P2 s’impose et marque les esprits en remportant le Grand Prix de l’Automobile Club de France.
En 1925, Alfa Romeo entre dans l’histoire en remportant le premier Championnat du Monde des Manufacturiers, une compétition qui préfigure le futur Championnat du Monde de Formule 1. La domination de la P2 sur les circuits internationaux assoit définitivement la réputation de la marque. Désormais, Alfa Romeo n’est plus seulement un constructeur italien : elle est une référence mondiale de la performance et de l’innovation.
C’est dans cette période faste qu’un jeune pilote, Enzo Ferrari, entre dans l’univers Alfa Romeo. Après une carrière honorable au volant des modèles de la marque, il comprend que son avenir se trouve en dehors du cockpit. En 1929, il fonde la Scuderia Ferrari, une écurie privée engagée avec des Alfa Romeo, devenant ainsi un partenaire essentiel du constructeur.
La Scuderia Ferrari permet à Alfa Romeo d’optimiser ses voitures pour la compétition en engageant les meilleurs pilotes de l’époque. Cette collaboration se révèle fructueuse tout au long des années 1930, jusqu’à ce qu’Alfa Romeo décide de reprendre directement en main son programme de course. Ce sera le point de départ de la future séparation entre les deux marques et de la naissance de Ferrari en tant que constructeur indépendant.
Si l’Alfa P2 a imposé Alfa Romeo en course, l’Alfa Romeo 8C 2900, produite à partir de 1935, symbolise la rencontre entre performance et luxe. Véritable chef-d'œuvre, cette voiture incarne l’apogée du style et de la technologie de la marque avant la Seconde Guerre mondiale.
Dérivée des voitures de Grand Prix, l’Alfa 8C 2900 est équipée d’un moteur 8 cylindres à compresseur développant jusqu’à 180 chevaux, lui permettant d’atteindre des vitesses impressionnantes pour l’époque. Elle est produite en plusieurs versions, notamment en coupé et cabriolet, et devient l’un des modèles les plus désirés du marché.
Mais c’est sur les circuits que la 8C 2900 prouve toute sa valeur : en 1938, elle écrase la concurrence aux Mille Miglia, une des courses routières les plus exigeantes au monde. Son châssis sophistiqué, son aérodynamisme et sa puissance en font une référence absolue du sport automobile des années 1930. Aujourd’hui encore, la 8C 2900 est considérée comme l’une des plus grandes Alfa Romeo jamais construites.
Les années 1930 sont marquées par une série de victoires éclatantes pour Alfa Romeo :
Cette décennie fait d’Alfa Romeo la marque à battre sur tous les circuits. Son expertise en motorisation, châssis et aérodynamisme est reconnue à travers le monde, et son empreinte dans le sport automobile est gravée dans l’histoire.
Avec la montée des tensions internationales et l’entrée en guerre, cette période dorée touche à sa fin. Mais l’esprit de compétition d’Alfa Romeo ne disparaît pas. Au contraire, il renaîtra de plus belle après la Seconde Guerre mondiale, avec des modèles qui marqueront définitivement l’histoire de l’automobile.
La Seconde Guerre mondiale marque un tournant pour Alfa Romeo. L’usine historique de Portello, en périphérie de Milan, subit de lourds bombardements qui paralysent la production. À la sortie du conflit, la marque doit repenser son avenir. Si, avant-guerre, Alfa Romeo était principalement un constructeur de voitures de prestige et de machines de course, l’Italie d’après-guerre a besoin d’automobiles plus accessibles. C’est dans ce contexte que la marque amorce une mutation profonde : elle conserve son ADN de performance et d’innovation, mais s’oriente vers la production en plus grande série pour répondre aux besoins d’une clientèle plus large.
Sous l’impulsion du gouvernement italien et du groupe IRI (Istituto per la Ricostruzione Industriale), Alfa Romeo bénéficie d’investissements lui permettant de relancer sa production. L’objectif est clair : reconstruire la marque en capitalisant sur son image de sportivité, tout en s’adaptant à un marché en pleine évolution.
Dans les années 1950, Alfa Romeo comprend qu’il faut proposer des modèles qui conservent la dynamique et le style maison, mais qui restent accessibles aux conducteurs italiens et européens. C’est dans ce contexte qu’apparaît la Giulietta (1954), un modèle qui va révolutionner la marque.
La Giulietta incarne la sportivité accessible : équipée d’un moteur 4 cylindres en aluminium de conception avancée, elle offre un comportement dynamique sans sacrifier l’élégance. Disponible en plusieurs versions (berline, coupé Sprint dessiné par Bertone, Spider conçu par Pininfarina), la Giulietta devient rapidement un succès commercial et contribue à élargir la base de clients d’Alfa Romeo.
Forte de cet élan, Alfa Romeo poursuit sur cette lancée et dévoile, en 1962, l’Alfa Romeo Giulia. Cette berline, qui succède à la Giulietta, se démarque par son avancée technologique pour l’époque :
La Giulia incarne parfaitement l’ADN Alfa Romeo : une voiture qui allie plaisir de conduite, élégance et performances, tout en restant accessible au grand public. Elle connaît un immense succès et contribue à ancrer Alfa Romeo dans l’imaginaire collectif comme une marque à la fois passionnée et accessible.
En 1966, Alfa Romeo dévoile un modèle qui va devenir un véritable mythe : l’Alfa Romeo Spider Duetto. Dessiné par Pininfarina, ce cabriolet élégant et racé marque l’apogée du style italien des années 1960. Son design fluide, ses lignes épurées et son moteur nerveux en font une voiture emblématique du dolce vita automobile.
Mais c’est en 1967 que le Spider Duetto accède au rang d’icône, grâce au cinéma. Il est choisi pour apparaître dans le film Le Lauréat, où Dustin Hoffman le conduit dans des scènes devenues cultes. Cette exposition hollywoodienne renforce son image de voiture élégante et sportive, convoitée par les amateurs du monde entier.
Le Spider Duetto connaît une longévité exceptionnelle, avec une production qui s’étendra sur près de 30 ans, jusqu’en 1993. Il devient l’un des roadsters les plus mythiques de l’histoire de l’automobile, et symbolise encore aujourd’hui l’excellence du design italien appliqué à l’automobile.
Si Alfa Romeo s’est toujours illustrée par ses performances mécaniques, elle doit aussi son succès à son style unique, fruit du travail des plus grands carrossiers italiens.
Dans les années 1950 à 1970, Alfa Romeo impose un style distinctif qui influencera l’ensemble de l’industrie automobile. La marque s’inscrit dans la grande tradition du design automobile italien, où la forme et la fonction coexistent harmonieusement.
Grâce à cette alliance entre innovation technique, sportivité et esthétique, Alfa Romeo parvient à s’imposer comme l’un des constructeurs automobiles les plus respectés de l’après-guerre, construisant ainsi une réputation qui perdure encore aujourd’hui.
L’histoire d’Alfa Romeo ne se limite pas à une série de modèles mythiques ou à son glorieux passé en compétition. La marque italienne s’est également illustrée par sa capacité d’innovation, souvent en avance sur son temps. Que ce soit en matière de motorisation, de châssis ou de transmission, Alfa Romeo a marqué l’industrie automobile par ses solutions techniques, qui ont contribué à façonner l’expérience de conduite de ses voitures.
S’il y a bien un moteur qui symbolise l’ingéniosité mécanique d’Alfa Romeo, c’est sans doute le V6 Busso. Conçu par l’ingénieur Giuseppe Busso, ce moteur voit le jour en 1979, d’abord sur l’Alfa 6, puis sur des modèles emblématiques comme la GTV6, la 75, la 164 et plus tard la 147 et la 156 GTA.
Pourquoi ce moteur est-il si particulier ?
Disponible en plusieurs cylindrées, allant de 2.0L à 3.2L, ce moteur devient un véritable symbole du raffinement mécanique à l’italienne, au point que certains puristes considèrent encore aujourd’hui qu’aucun moteur moderne n’a su égaler son caractère.
Dès les années 1980, Alfa Romeo cherche à diversifier son offre en explorant de nouvelles technologies. Parmi les modèles marquants de cette période, on trouve l’Alfa Romeo 33, qui représente une avancée majeure pour la marque sur plusieurs plans.
D’un côté, la 33 est l’un des premiers modèles Alfa Romeo à adopter une motorisation turbo, notamment avec la version 1.7 16V QV Permanent 4, qui offre une puissance accrue tout en maintenant le plaisir de conduite. L’usage du turbo permet à Alfa Romeo d’explorer de nouvelles voies en matière de performances, en réponse à une concurrence qui commence à exploiter massivement cette technologie.
D’un autre côté, la 33 Permanent 4 marque une autre première pour Alfa Romeo : l’introduction de la transmission intégrale. Inspirée des technologies utilisées en rallye, cette transmission permet une meilleure motricité et un comportement routier plus efficace, notamment sur routes mouillées ou glissantes. Cette tentative d’incursion dans les transmissions à quatre roues motrices pave la voie à de futurs modèles comme l’Alfa 155 Q4 et le Stelvio Q4 des décennies suivantes.
Depuis sa création, Alfa Romeo s’est principalement illustrée avec des propulsions (roues arrière motrices), qui sont la norme sur les voitures sportives et de prestige. Mais les années 1980 marquent un tournant pour l’industrie automobile : la traction avant devient une solution technique privilégiée pour de nombreux constructeurs, car elle permet d’optimiser l’espace à bord, de réduire les coûts de production et d’améliorer la tenue de route sur sol glissant.
C’est dans ce contexte qu’apparaît l’Alfa Romeo 164 (1987), une berline haut de gamme conçue dans le cadre du projet Tipo 4, une collaboration entre Fiat, Lancia, Saab et Alfa Romeo. Ce modèle se distingue par plusieurs innovations :
La 164 marque une étape clé dans l’évolution d’Alfa Romeo : elle démontre que la marque peut s’adapter aux exigences du marché tout en conservant son ADN de performance et d’élégance. Ce choix de la traction avant sera ensuite généralisé sur les modèles suivants, comme la 155, la 156 et la 166, avant un retour progressif à la propulsion sur les Alfa les plus sportives, notamment avec la Giulia (2016).
L’histoire d’Alfa Romeo est jalonnée de choix techniques audacieux et de concepts novateurs. Du V6 Busso à l’adoption du turbo et de la transmission intégrale, en passant par le passage à la traction avant, Alfa Romeo a su évoluer sans jamais perdre son âme. Aujourd’hui encore, la marque continue d’innover, notamment avec l’hybridation et l’électrification, tout en préservant son engagement envers la passion de la conduite et l’émotion mécanique.
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, Alfa Romeo traverse une crise financière majeure. Bien que la marque continue de produire des modèles marquants comme l’Alfetta ou l’Alfa 75, elle souffre d’une gestion hasardeuse, d’une industrialisation coûteuse et d’une concurrence toujours plus féroce. Le groupe IRI (Istituto per la Ricostruzione Industriale), qui contrôle Alfa Romeo depuis l’après-guerre, cherche alors un repreneur pour éviter la faillite.
En 1986, après des négociations tendues, c’est le groupe Fiat qui rachète Alfa Romeo, devançant ainsi un autre prétendant sérieux, Ford. L’intégration au sein de Fiat marque un tournant majeur : d’un côté, Alfa Romeo bénéficie d’un soutien industriel et financier, mais de l’autre, elle doit composer avec une nouvelle stratégie de rationalisation des coûts et l’utilisation de plates-formes communes avec d’autres marques du groupe, notamment Lancia et Fiat.
Les années 1990 sont alors marquées par un double défi pour Alfa Romeo : moderniser ses infrastructures tout en renouant avec son ADN sportif, à une époque où la traction avant s’impose de plus en plus.
Le premier véritable succès d’Alfa Romeo sous l’ère Fiat arrive en 1997 avec le lancement de la 156, une berline qui marque une rupture avec le design un peu carré des modèles précédents. Dessinée par Walter de Silva, la 156 adopte des lignes élégantes et dynamiques, avec des détails distinctifs comme ses poignées de porte arrière dissimulées dans le montant, donnant l’illusion d’un coupé.
Mais au-delà du design, c’est surtout son châssis exceptionnel et son comportement routier affûté qui séduisent. Grâce à une répartition des masses optimisée et des suspensions sophistiquées, la 156 offre un plaisir de conduite nouveau dans la catégorie des berlines. Elle est proposée avec plusieurs motorisations, dont le fameux V6 Busso, mais aussi avec le premier moteur Diesel à injection directe Common Rail, une innovation qui révolutionne le marché.
Récompensée par le titre de Voiture de l’année 1998, la 156 connaît un immense succès commercial et devient rapidement l’une des Alfa Romeo les plus vendues de l’histoire.
Dans la lignée du succès de la 156, Alfa Romeo dévoile en 2000 la 147, une compacte qui adopte une esthétique inspirée de sa grande sœur. Avec son allure dynamique et son intérieur raffiné, elle vise à concurrencer des références comme la Volkswagen Golf ou la BMW Série 1.
Tout comme la 156, la 147 bénéficie d’un châssis incisif, qui lui confère un véritable plaisir de conduite. Son moteur le plus emblématique reste le 2.0 Twin Spark, mais une version plus radicale voit le jour en 2002 : la 147 GTA, équipée du fabuleux V6 3.2 Busso de 250 chevaux, en fait une compacte redoutable et l’une des plus mémorables de l’histoire de la marque.
Récompensée par le titre de Voiture de l’année 2001, la 147 confirme qu’Alfa Romeo est de retour sur le devant de la scène.
Après des années de repositionnement, Alfa Romeo fait un coup d’éclat en 2007 en dévoilant la 8C Competizione, une supercar qui incarne l’essence même de la marque. Inspirée des Alfa Romeo de légende comme la 33 Stradale, la 8C affiche des courbes sublimes et une silhouette agressive.
Mais ce qui fait de la 8C un modèle d’exception, c’est son moteur V8 4.7 atmosphérique, développé en collaboration avec Maserati, délivrant 450 chevaux. Associé à une transmission robotisée à 6 rapports et à une construction en fibre de carbone, ce moteur confère à la voiture des performances impressionnantes, avec un 0 à 100 km/h en 4,2 secondes et une sonorité envoutante.
Produite à 500 exemplaires, la 8C Competizione est un manifeste du retour à l’ADN Alfa Romeo, une voiture qui rappelle pourquoi la marque fait tant rêver les passionnés d’automobile. Face au succès de ce modèle exclusif, Alfa Romeo décline la 8C en version Spider, qui connaîtra elle aussi un grand succès.
Avec la 8C Competizione, Alfa Romeo montre qu’elle est capable de conjuguer design, performance et émotion, prouvant que son héritage sportif n’a jamais disparu. Ce modèle ouvre la voie à une nouvelle génération de voitures, marquant la transition vers le XXIᵉ siècle avec des ambitions renouvelées.
Après plus d’un siècle d’histoire et d’innovations, Alfa Romeo continue d’évoluer tout en restant fidèle à son ADN sportif. Ces dernières décennies, la marque italienne a connu des hauts et des bas, mais elle n’a jamais cessé de fasciner les passionnés d’automobile. Depuis le milieu des années 2010, une refonte profonde de la gamme a été entreprise, marquant un retour aux fondamentaux de la marque : plaisir de conduite, design distinctif et performances de haut niveau.
Dans un marché en pleine transformation, notamment avec l’émergence des véhicules électriques et hybrides, Alfa Romeo doit relever de nouveaux défis, tout en préservant son héritage de sportivité et de passion automobile.
En 2016, Alfa Romeo marque un tournant majeur avec le lancement de la Giulia, une berline sportive conçue pour rivaliser avec les références du segment premium, comme la BMW Série 3 et la Mercedes Classe C. Avec son design racé, son châssis affûté et ses motorisations performantes, la Giulia incarne un retour aux sources pour la marque :
L’année suivante, Alfa Romeo élargit sa gamme avec le Stelvio (2017), le premier SUV de son histoire. Basé sur la même plateforme que la Giulia, il adopte une approche résolument dynamique, avec une conduite sportive, un châssis bien équilibré et une motorisation haut de gamme. Comme pour la Giulia, une version Quadrifoglio, dotée du même V6 biturbo de 510 chevaux, vient asseoir la position du Stelvio parmi les SUV sportifs les plus performants du marché.
Avec la Giulia et le Stelvio, Alfa Romeo prouve qu’elle peut toujours rivaliser avec les grands noms du segment premium, en alliant technologie avancée, plaisir de conduite et design italien.
En 2022, Alfa Romeo franchit une nouvelle étape en présentant le Tonale, son premier SUV hybride rechargeable. Ce modèle marque une transition vers l’électrification, une évolution devenue incontournable dans l’industrie automobile.
Le Tonale conserve l’ADN Alfa Romeo, avec un design expressif, un intérieur soigné et un comportement routier dynamique. Mais il apporte aussi des nouveautés technologiques majeures :
Le Tonale marque une ouverture vers un public plus large, tout en restant fidèle à l’identité Alfa Romeo. C’est aussi une réponse directe aux nouveaux défis du marché, où l’hybridation et l’électrification deviennent des impératifs stratégiques.
L’arrivée de l’Alfa Romeo Junior, attendue en 2024, représente une nouvelle offensive stratégique pour la marque. Ce modèle vient s’insérer sur le segment en pleine expansion des crossovers urbains, en concurrence avec des références comme la Mini Countryman, le BMW X1 ou l’Audi Q2.
Avec un gabarit compact, une version 100 % électrique et un design affirmé, le Junior ambitionne d’attirer une nouvelle génération de conducteurs, tout en conservant l’esprit Alfa Romeo. L’objectif est de proposer un modèle accessible, mais fidèle aux valeurs historiques de la marque :
Avec le Junior, Alfa Romeo cherche à s’imposer dans un segment clé pour son avenir et à toucher une clientèle plus jeune et plus urbaine, tout en renforçant sa présence sur le marché de l'automobile électrique.
Depuis 2021, Alfa Romeo est intégrée au groupe Stellantis, qui regroupe des marques comme Peugeot, Citroën, Jeep, Opel et Maserati. Cette nouvelle structure offre à Alfa Romeo des ressources supplémentaires, mais pose aussi la question de son positionnement futur au sein du groupe.
Sous la direction de Jean-Philippe Imparato, Alfa Romeo a clarifié sa stratégie à long terme :
Le défi d’Alfa Romeo aujourd’hui est de réussir cette transition tout en restant fidèle à son héritage, une mission complexe dans un monde automobile en pleine mutation.
Avec la Giulia et le Stelvio, Alfa Romeo a prouvé qu’elle pouvait encore offrir des voitures exaltantes. Avec le Tonale et le Junior, elle montre qu’elle sait s’adapter aux évolutions du marché tout en restant Alfa Romeo. Et avec sa stratégie sous Stellantis, la marque cherche à se réinventer sans oublier son passé.
L’avenir d’Alfa Romeo repose désormais sur sa capacité à innover, à séduire de nouveaux clients et à prouver qu’il est possible d’allier électrification et plaisir de conduite. Une mission ambitieuse, mais essentielle pour assurer la pérennité d’une marque qui a toujours su se réinventer au fil des décennies.
Depuis plus d’un siècle, Alfa Romeo s’est imposée comme une marque à part dans l’univers automobile. Contrairement à d’autres constructeurs premium, son image repose sur un subtil mélange de passion, de sportivité et d’élégance, incarné par des modèles au design raffiné et aux performances sportives.
L’esthétique Alfa Romeo est immédiatement reconnaissable : lignes fluides, proportions équilibrées et détails soignés, façonnés par les plus grands designers italiens comme Bertone, Pininfarina et Zagato.
Ce mélange d’élégance et de dynamisme a permis à Alfa Romeo de s’inscrire dans la culture populaire mondiale. Des films comme Le Lauréat (1967) avec le Spider Duetto, ou encore des apparitions fréquentes dans les productions hollywoodiennes et les jeux vidéo, ont contribué à façonner une image de marque intemporelle et désirable.
Mais plus encore, Alfa Romeo est un symbole du plaisir de conduire. Ces voitures ne sont pas de simples véhicules, elles incarnent une philosophie mécanique, où la sensation de pilotage est toujours au centre de l’expérience. Une approche qui lui vaut une communauté de passionnés unique au monde.
On ne conduit pas une Alfa Romeo par hasard. Être Alfiste, c’est appartenir à une communauté où la passion automobile dépasse la simple possession d’un véhicule. Alfa Romeo bénéficie d’un attachement quasi religieux de la part de ses propriétaires, qui voient en la marque un art de vivre, loin de la froide rationalité des constructeurs allemands.
Les clubs Alfa Romeo sont présents dans le monde entier, réunissant des amateurs de tous horizons, qu’ils soient propriétaires d’une ancienne Giulietta, d’une GTV6 ou d’une Giulia Quadrifoglio moderne. Ces passionnés échangent sur l’histoire de la marque, restaurent des modèles iconiques et partagent une même ferveur pour une certaine idée de l’automobile.
Ce lien unique entre la marque et ses adeptes s’explique par plusieurs facteurs :
L’histoire d’Alfa Romeo est intimement liée à la course automobile, et notamment à la Formule 1, où la marque a posé ses premières pierres dès 1950 en remportant le premier championnat du monde de l’histoire avec la Tipo 158 Alfetta et le légendaire Giuseppe Farina, et plus tard Juan Manuel Fangio.
Après plusieurs décennies d’absence, Alfa Romeo fait son grand retour en 2018, en tant que partenaire de Sauber F1 Team. Cet engagement ne se limite pas à une simple vitrine marketing : la F1 est un terrain d’innovation technologique, où Alfa Romeo profite des avancées en matière de moteurs, d’aérodynamisme et de matériaux composites pour améliorer ses futurs modèles de série.
Bien que la marque ait quitté la F1 à la fin de 2023, son passage a permis de renforcer son image de constructeur performant, en inscrivant son nom aux côtés des plus grands acteurs du sport automobile. Cette présence en compétition rappelle que, malgré les mutations du marché, l’ADN sportif d’Alfa Romeo demeure intact.
Comme tous les constructeurs, Alfa Romeo doit aujourd’hui faire face à un marché en pleine mutation, marqué par la transition vers l’électrification et la digitalisation. Avec un engagement annoncé de devenir 100 % électrique d’ici 2027, la marque doit réussir un pari audacieux : conserver son ADN de sportivité et de plaisir de conduite, même sans moteur thermique.
Les défis sont multiples :
Le lancement du Tonale hybride rechargeable et l’arrivée du Junior électrique sont les premières étapes de cette transformation. Mais le vrai défi sera de proposer des modèles électriques performants et émotionnels, capables de séduire les Alfistes et d’attirer une nouvelle clientèle.
L’histoire a prouvé qu’Alfa Romeo a toujours su se réinventer sans renier son ADN passionnel. Reste à savoir si, dans cette nouvelle ère, elle parviendra à conserver son statut d’icône automobile. Une chose est certaine : tant qu’il y aura des Alfistes pour rêver, Alfa Romeo continuera d’exister.