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Bernard Consten

Tout pour le Tour Auto

Tour Auto 1954 

Bernard Consten naît en 1932 à Courbevoie. Même s’il est le fils d’un concessionnaire Renault, c’est surtout son cousin germain Jean Hébert qui va l’entraîner dans le monde de la compétition automobile.

Alors qu’il vient de terminer ses études, C’est sur une Triumph TR2 qu’il s’engage au Tour de France Automobile 1954. Avec Claude Le Guézec comme copilote, ils terminent à une très honorable 11ème place. Pour autant, il s’est vite rendu compte que, même s’il possèdait un bon coup de volant, il lui restait à faire quelques progrès s’il voulait être à la hauteur des meilleurs.

En 55 et 56, il continue son apprentissage en participant à quelques épreuves au volant de sa TR2, avec notamment une belle 10ème place au très difficle Liège-Rome-Liège, ou à celui d’une Dyna Z avec laquelle il finit 5ème des Routes du Nord.

Mais c’est surtout à partir de 1957 qu’il va commencer à faire parler de lui.

S’il doit abandonner au Tour de France au volant d’une Jaguar MK1 3,4l, suite à un accident alors qu’il luttait pour la première place, il va remporter plusieurs succès sur une Alfa Romeo Giulietta, terminant notamment sur la plus haute marche du podium aux rallyes 

Lorraine-Alsace et en Picardie. 

Mais c’est en 1958, alors que son cousin Jean Hébert vient l’épauler comme copilote, que le natif de Courbevoie va faire parler la poudre.

Dans sa catégorie Tourisme ou au scratch, il remporte de nombreuses victoires au volant de ses Alfa Romeo Giulietta TI, SZ ou SVZ.

Il triomphe, notamment, en Lorraine, à la Coupe des Alpes, en Allemagne et aux Routes du Nord. 

Coupe des Alpes 1958

Mais la victoire qui va le propulser au premier plan va être celle qu’il obtient en catégorie Tourisme au Tour Auto. Sur sa Giulietta TI, il remporte l’épreuve devant Oreiller sur une même auto et Baillie sur une Jaguar MK1.

               

               Tour de France Automobile 1958.

A la fin de la saison, ses brillants résultats lui permettent d’être sacré champion de France en Tourisme.

L’année suivante, il continue sur sa lancée. Il remporte le Lyon-Charbonnières et le Lorraine Alsace et, de façon plus anecdotique, le rallye de l’ASACCI, en Côte d’Ivoire, sur une Dauphine « spéciale ». Ce rallye, encore confidentiel à l’époque, deviendra le rallye de Côte d’Ivoire puis le rallye du Bandama.

                                      

Côte d’Ivoire 1959

Au Tour Auto, Bernard Consten manque de réussite. Alors que sur sa Giulietta, préparée par Conrero, il est en tête, il est victime d’un grillage de soupapes à Montlhéry. Il peut réparer mais le temps perdu ne sera jamais rattrapé et il doit se contenter de la 6ème place au final.

A compter de 1960, très accaparé par ses affaires familiales, il consacre l’essentiel de son énergie à sa participation au Tour de France, n’étant présent sur d’autres rallyes que pour reconnaître les routes empruntées lors de son épreuve favorite.

C’est avec sa Jaguar MK2 qu’il prend le départ. Au final, il domine l’équipage Jopp-Baillie malgré quelques soucis de batterie baladeuse. C’est le début de sa domination dans l’épreuve reine des courses françaises puisqu’il va s’y imposer les trois années suivantes, en devançant toujours les MK2 concurrentes.

Tour de France Automobile 1960.

Avec 5 victoire en catégorie Tourisme, la 4ème consécutive avec sa Jaguar MK2, Bernard Consten est au firmanent de sa popularité. Cependant, il sait que son succès acquis lors de la dernière édition est du à un manque de fiabilité et de réussite des Ford Mustang plus performantes, Cela va se vérifier en 1964. Il ne peut rien contre les américaines survitaminées et doit se contenter de la 3ème marche du podium.

Cette édition sera aussi le champ du cygne pour la célèbre épreuve. En effet, son sponsor principal Shell, décide de se retirer. Le Tour de France Automobile disparaît alors du calendrier.

Le Tour Auto, mais aussi la piste.

Si Bernard Consten se fait connaître à travers ses performances réalisées au Tour Auto, il a, aussi participé de 1957 à 1962 aux 24 Heurs du Mans.

C’est sur une VP 166 R (Vernet Pairard) qu’il acquiert en 1957 sa première expérience sur la piste mancelle. Cela se solde par un abandon suite à un problème mécanique.

Il faudra attendre 1959 pour le voir franchir la ligne d’arrivée au volant d’une DB HBR 4 dont il partage le volant avec Paul Armagnac. Il termine à la 11ème place et remporte la victoire à l’indice énergétique.

 24Hrs du Mans 1959

En 60 et 61, il doit à nouveau abandonner. Il lui faut attendre 1962 et sa dernière participation pour le voir terminer la course sur une René Bonnet Djet avec laquelle il finit 17ème au général et 1er de sa catégorie en compagnie de José Rosinski.

24 Heures du Mans 1962

En route vers la présidence de la FFSA

Même si le Tour Auto n’est plus inscrit au calendrier, Consten continue à courir dans les années qui suivent. En 1967, il décroche le premier titre (nouvelle formule) de champion de France des Rallyes sur asphalte au volant de son Alfa Romeo Giulia GTA. 

Coupes des Alpes 1967.

C’est en 1968 que sa carrière prend une toute autre tournure puisqu’il est élu à la présidence de la Fédération Française du Sport Automobile. Sa première tâche va être de remettre sur pied l’épreuve qui lui tant apporté : le Tour de France Automobile. Ce sera chose faite en 1969 après 4 ans d’interruption. 

Même si son emploi du temps chargé ne lui permet pas de disputer beaucoup de rallyes, on le voit quand même prendre le départ de quelques épreuves, comme le rallye du Maroc en 1970 où, copiloté par Jean Todt, il termine 2ème sur une DS21.

Rallye du Maroc 1970

En 1973, il laisse sa place à Jean Marie Balestre à la tête de la FFSA. Il continue à fréquenter les rallyes africains avec un certain succès puisqu’il remporte en 1975, avec Gérard Flocon comme copilote, le rallye du Bandama au volant d’une Peugeot 504 TI au nez et à la barbe du grand Timo Makinen.

Rallye du Bandama 1975

Ce sera là son dernier exploit. Il va consacrer alors son temps libre à ses affaires et à apporter son expérience à quelques épreuves dont le Tour Auto.

Il se met aussi à acheter les voitures qui l’ont accompagné tout au long de sa carrière sportive et se trouve rapidement à la tête d’une fabuleuse collection regroupant Mercedes 300SL (coupé et roadster), Ferrari Daytona, Alfa Romeo Tubolare, Type E cabriolet, 904 GTS et autre XK140. Il va participer alors à de nombreux rallyes, en particulier le Rallye du Maroc Classic organisé par son ami Jean François Rageys.

Rallye du Maroc Classic sur Jaguar XK140.

Bernard Consten s’éteint en juillet 2017. Il laissera le souvenir d’un pilote remarquable possédant une grande intelligence de la course. Il savait pertinemment choisir la bonne auto pour le bon rallye. Combiné à des reconnaissances poussées il a été l’un des fers de lance des pilotes tricolores en rallyes dans les années 50/60. Son passage à la présidence de la FFSA aura permis au sport automobile français de gagner en professionalisme. Pour tous, il restera celui que l’on surnomme toujours avec respect Mr Tour de France.

Crédit photos : Pinterest, MC, Motorsport, Classic Course, Panhard Racing Team 

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