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La Peugeot 405 MI16, rien à voir avec une GTI

Une Peugeot des années 80 et 90 peut être sportive sans s’appeler GTI. C’est bien le cas de la berline qui nous intéresse aujourd’hui. La Peugeot 405 Mi16 fait partie d’une espèce doublement éteinte, celle des berlines françaises et celle des bombinettes tricolores.

MI16 : bien plus que du GTI

En 1987 Peugeot remplace une 305… qui en a bien besoin. On ne passe pas encore au chiffre 6 et on s’arrête à la 405. La nouvelle auto est beaucoup plus moderne. Déjà au niveau de la ligne, l’équipe de Pininfarina a fait un beau travail en offrant une belle robe qui reste malgré tout résolument classique. La nouvelle venue est aussi plus grande que sa devancière.

Peugeot 405

Dès le départ, on annonce l’arrivée d’une version sportive et celle-ci fait saliver d’entrée. La 405 ne sera pas une GTI. L'appellation a déjà été apposée sur la 604 (et oui), la 205 et même sur la 309 sortie en début de la même année. Non, pour cette nouvelle auto, Peugeot a voulu faire plus. La 405 doit offrir un autre standing alors on s’affaire pour concevoir le moteur avec les cousins de chez Citroën. Le moteur reprend la base du 1905 cm³ de la 205 mais on veut le gaver de chevaux. La solution “à la mode” dans les années 80, c’est de greffer un gros turbo. Les concurrentes affichées de la 405 le font d’ailleurs.

Mais chez Peugeot on décide de passer à la culasse 16 soupapes. On vante d’ailleurs être les premiers en France à le proposer. On nuancera juste en ajoutant “en grande série” puisque le même constructeur l’avait déjà fait dès 1914 sur ses autos de course (et sur la T16 qui porte bien son nom et qui est sortie en 1984). Résultat, le moteur grimpe à 160 ch et offre son nom à l’auto : Multi Injection 16 et ça donne la 405 MI16.

Moteur de la Peugeot 405 MI16

Au-delà du moteur, ce sont toutes les performances qui sont intéressantes : 220 km/h en point, 9s pour atteindre les 100 et 29,6 pour effacer la borne kilométrique. Le tout dans une auto qui ne paraît pas si sportive. Sa “panoplie” est bien plus mesurée que sur la 205 qui vise les jeunes. La 405 MI16 c’est la voiture faite pour une clientèle un peu plus agée qui appréciera l’absence des liserés rouges (seul le monogramme reprend cette couleur), les baguettes et pare-chocs spécifiques et les jantes suggestives mais classiques en 14”. Concernant l’aileron, là on affiche clairement la couleur.

Peugeot 405 MI16
Peugeot 405 MI16

L’auto est plutôt bien dotée, même si il faut avoir recours à la longue liste des options pour réellement marcher sur les plates-bandes des allemandes, déjà stars du secteur. L’intérieur cuir, la clim ou encore le… rétroviseur droit sont ainsi facturés en plus des 142.000 frs demandés. Dans cet équipement on note un ABR Teves, et pas un ABS, qui n’est pas au point… et c’est important !

La Peugeot 405 MI16 est en effet présentée à l’automne 1987… mais les premières livraisons ne pourront intervenir que quelques mois plus tard. Ironie de l’histoire, la BX GTI 16S sera finalement la première à proposer le moteur à ses clients !

La 405 MI16 doit évoluer

À peine sortie, la Peugeot 405 MI16 se heurte à une concurrence féroce. Certaines sont bien installées, comme les allemandes, d’autres sont toutes neuves, comme la BX (qui n’offre pas les mêmes prestations mais fait appel à la suspension Citroën qui change beaucoup de choses) et surtout la Renault 21 2L Turbo qui se montre plus performante.

La lionne n’est pas parfaite non plus, les finitions sont mauvaises, tant à l’intérieur que dans l’ajustement des panneaux de carrosserie. Mais les commandes suivent, c’est bien le principal.

Un an après le lancement européen la Peugeot 405 MI16 s’attaque au marché américain. Les pare-chocs sont élargis, des répétiteurs de clignotants apparaissent sur les ailes mais surtout l’auto doit être catalysée. Résultat : 152ch. Malgré un équipement nettement meilleur qu’en Europe, les ventes resteront anecdotiques.

Au bout de deux ans de carrière, pour suivre la concurrence, on lance la Peugeot 405 MI16x4 qui, comme son nom l’indique, se dote de deux roues motrices en plus. L’auto s’adresse à une vraie niche et a peu d’arguments pour convaincre. Le moteur n’a pas évolué, le cinquième rapport est plus court pour garder du dynamisme malgré les 200 kg supplémentaires. Les différences viennent des suspensions arrières qui reçoivent le système oléopneumatique Citroën et des roues en 15”.

Peugeot 405 MI16x4

Les jantes seront d’ailleurs reprises sur les autres MI16 à partir de 1990, année où on se décide à soigner un peu plus l’habitacle.

En 1992 la Peugeot 405 MI16, comme le reste de la gamme, reçoit un lifting, léger en extérieur mais profond à l’intérieur. Le moteur change aussi en passant à 2 litres. On anticipe l’arrivée du catalyseur l’année suivante mais on passe aussi à 155 ch. La berline perdra encore deux équidés quand le catalyseur sera installé. La parade, Peugeot la trouvera avec la T16 qui se plie enfin au Turbo. Au passage, la MI16 n’est plus disponible en 4x4, trop peu d’exemplaires ont été vendus.

Peugeot 405 MI16 phase 2

La berline dopée vit cependant ses dernières heures. En 1994 on reprend la série limitée Le Mans. D’abord créée pour la Suisse, avec des autos rouges ou blanches sur la Phase 1, cette nouvelle série est disponible sur tous les marchés avec une présentation spécifique et une belle robe rouge Lucifer.

C’est le baroud d’honneur de la Peugeot 405 MI16 qui disparaît en 1995 sans que la 406 ne lui offre une réelle descendance.

Peugeot 405 MI16 Le Mans

La Peugeot 405 MI16 en collection

Elle n’a pas l’aura de la 205. Berline performante plutôt que sportive, voiture “de papa”, l’image de la 405 MI16 n’est pas la même. Le bon point, c’est que ça se ressent au niveau des prix. Les versions 4x4, rares, sont les plus chères et peuvent chercher jusque dans les 15.000 €. Pour les 405 MI16 “normale” on tablera plus sur une fourchette comprise entre 8 et 10.000 € pour les plus beaux modèles.

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