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La Peugeot 304, un "hybride" dans la gamme

On va vous parler d’une lionne bien particulière. Une auto “hybride” qui compléta la gamme du lion dans les années 70 en reprenant le meilleur des deux autos entre lesquelles elle s’insérait. C’est la Peugeot 304.

Encore une histoire de gamme !

Dans les années 50 et 60, Peugeot a une gamme réduite. En fait on a le dernier modèle, secondé par le précédent. Les couples 403-203, 404-403 voient cependant l’arrivée d’un autre modèle en 1965 : la Peugeot 204, une voiture plus petite, plus moderne… et c’est une traction !

Peugeot 204

La recette marche mais la gamme reste réduite. Surtout que les 403 puis 404, sans compter la prochaine 504, ne font que monter en gamme. Entre la 204 et cette future berline à succès, il faut combler le trou.

C’est ce que le lion va chercher avec le projet D18. En fait, on va utiliser la base technique de la Peugeot 204, y compris le moteur. Celui-ci reçoit quand même quelques centimètres cubes de plus avec 1288 cm³ ce qui lui permet de proposer 65ch.

Pour la carrosserie, c’est la même chose. On utilise la cellule centrale de la 204, mais on utilise une astuce déjà vue chez Renault avec la R10 : on l’allonge. 2 centimètres en plus à l’avant et un dessin qui rappelle la 504 (avec les fameux yeux de Sofia Loren). Par contre, à l’arrière, on fait fort en ajoutant 13cm et en comblant un des “défauts” de la 204 à savoir le volume réduit pour les bagages.

Peugeot 304
Peugeot 304

Question équipement, on reste mesuré. La nouvelle auto doit être au-dessus de la 204 ? Une bande de faux bois décorera l’intérieur !

La Peugeot 304 se lance

Pour la deuxième fois après-guerre, le lion ne lance pas un modèle qui en remplace un autre… pas totalement en tout cas.

En Octobre 1969, c’est le salon de Paris qui a la primeur de la Peugeot 304. Le gain de cylindrée la fait passer dans les 7cv, un de plus que la 204. Les commandes arrivent vite, le pari était simple mais il est réussi.

Mais la Peugeot 304 va en fait remplacer peu à peu la 204… sur certains segments. Dès l’hiver 1970, les 204 Coupé et Cabriolet laissent place à leurs équivalents 304. L’arrière n’est pas modifié, il n’y a que la face avant et le moteur qui changent. Mais à l’intérieur, un détail fait la différence : pour être plus sportive, les Peugeot 304 Coupé et Cabriolet adoptent un levier de vitesse au plancher.

Peugeot 304 Coupé
Peugeot 304 Cabriolet

Au salon de Paris, c’est la version break qui débarque tandis que toute la gamme a le droit de remplacer son antique dynamo par un alternateur… et que les berlines reçoivent un allume-cigare.

Peugeot 304 Break

C’est en Mars 1972 qu’intervient le plus gros changement dans la gamme Peugeot 304. On présente les S sur les coupés et cabriolets. Le sous-entendu est bien évidemment “Sport” ou “Spécial”. La cylindrée du moteur ne change pas mais le carbu double-corps, la nouvelle culasse et le double échappement permettent d’atteindre 74,5ch. Pour montrer un peu plus la montée en gamme, les sièges reçoivent des appui-tête et l’instrumentation un compte-tours.

Peugeot 304 S Coupé

Dès l’Automne 1972, la mécanique S peut être commandée sur les Peugeot 304 berline. Là encore on pousse le “luxe” avec une calandre noire, les Jantes et appui-êtes et compte-tours des coupés et cabriolets et un intérieur en Simili.

En parallèle, le toit est rehaussé sur toutes les autos et le pavillon devient plus carré. On retrouve des aérations sur les montants de custode, les feux arrière deviennent rectangulaires et la planche de bord propose trois cadrans ronds.

Cette année 1972 marque aussi la fin de la carrière américaine de la Peugeot 304. Proposée en berline et en break depuis 1970, avec des doubles-feux ronds, elle n'a été vendue qu'à 4269 exemplaires...

Peugeot 304 S Berline

On arrive ensuite en Juillet 1975. Les coupés et cabriolets, désormais dans l’ombre de ceux de la gamme 504, sont supprimés. Le millésime suivant voit quelques avancées techniques : doublement du circuit de freinage et passage de la cylindrée à 1290 cm³ qui s’accompagne d’une nouvelle culasse et d’un nouveau carbu.

Quand la 204 se retire, la 304 reste en place et reprend une recette 100% Peugeot : on descend en gamme en reprenant le moteur de celle qui disparaît. Naissent ainsi les Peugeot 304 GL, berline et break, au millésime 1977 avec un 1127 cm³ de 59ch. La fourgonnette fait également son apparition pour remplacer la 204, tout comme la motorisation diesel. Changement notable sur toute la gamme : les vitesses se passent désormais au plancher. Les berlines S deviennent SLS.

Peugeot 304 Fourgonnette

Pourtant, ça sent la fin pour la Peugeot de milieu de gamme. La Peugeot 305 est sortie et on arrête les berlines en Mars 1979. Les Peugeot 304 Break assurent l'intérim en attendant l'arrivée de l’équivalent 305. Les versions diesel reçoivent même leur futur moteur, un 1548 cm³.

Les dernières Peugeot 304 sortent de l’usine en 1980. Si la production totale est moindre que celle de la 204, avec un placement plus haut dans la gamme, on atteint tout de même un chiffre plus qu’honorable de 1.178.425 exemplaires. Pas mal pour une “bouche-trou”.

Les Peugeot 304 de nos jours

Ce sont des voitures qu’on voit peu… quand on parle des berlines et des breaks. Leur diffusion légèrement plus faible que celle des 204 est en partie responsable. Mais ces autos sont robustes (quand la rouille les a épargné) et sont des familiales abordables : breaks et berlines se trouvent en bon état sous les 4000 € !

Évidemment, les stars de la gamme, les Coupés et Cabriolets, sont plus recherchés et plus chers. Un Coupé “normal” tourne autour des 9000 €, un S à peine plus mais des autos à restaurer démarrent vers les 5000 €. Les cabriolets visent plus haut et il faudra dépasser les 10.000 € pour trouver un beau modèle.

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Peugeot 304
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