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Mercedes Pagode, un cabriolet savamment coiffé !

Il est assez étonnant de se dire qu’une génération mythique de cabriolets tient son nom… de son toit ! C’est pourtant ce qui se produit avec une des stars de la collection. Une ? On devrait plutôt utiliser le pluriel puisque la Mercedes Pagode c’est en fait une génération complète d’auto, trois pour être précis.

Deux pour le prix d’un

Dès 1955 on pense à celle qui deviendra la Mercedes Pagode en lançant l’étude de la 220 SL. Son nom fait directement au besoin exprimé par la firme à l’étoile : proposer un cabriolet plus performant que la 190 SL (mue par un “petit” 4 cylindres faut-il le rappeler) mais surtout, moins cher que le roadster 300 SL qui est prêt à sortir.

Mercedes 190 SL
Mercedes 300 SL

L’étude avance, mais pas très vite. La plateforme retenue de la W127 (la “Ponton”) est finalement un peu trop ancienne. Par contre l’arrivée de la W111, en 1960, rebat les cartes.  Sa plateforme est plus moderne. On va donc la raccourcir, de 30 cm quand même. La nouvelle voiture gagne un nom de code interne : W113.

Pour ce qui est du moteur, on est toujours resté sur la même ligne directrice. Exit le 4 cylindres et place à un 6 en ligne. Par contre, pour vraiment faire de l’auto un cabriolet performant, l’injection sera de mise. N’oublions pas que c’est alors une technologie novatrice, utilisée surtout en compétition… et dans quelques “supercars” de l’époque dont la 300 SL.

Mais les innovations ne s’arrêtent pas là. Côté carrosserie, on va faire de belles choses. Belles, cela tient au style signé par le français Paul Bracq, sous la direction de Friedrich Geiger. Dans l’équipe on retrouve aussi Bela Barényi; un homme oublié, mais l’auto lui doit beaucoup. C’est lui qui va proposer d’adapter ses travaux sur la sécurité automobile au futur cabriolet. La Mercedes W113 va ainsi recevoir des zones de déformations qui absorberont les chocs tandis que la cellule centrale, accueillant les passager, sera particulièrement rigide et l’intérieur supprime les coins saillants.

Mais son héritage ne s’arrête pas là puisque c’est lui qui va, avec Bracq, créer le fameux hard-top concave de l’auto. Celui-ci a la forme d’une Pagode asiatique. Le surnom de l’auto est tout trouvé !

Mercedes Pagode 230 SL
Toit Mercedes Pagode

Première pierre : la Mercedes Pagode 230 SL

Au salon de Genève 1963, l’étoile révèle la première des Mercedes Pagode : la Mercedes 230 SL. Finalement, ce n’est pas une 220, son moteur est passé à 2308 cm³ et développe 150ch. Sur le reste de la partie technique, on a fait “que” reprendre les éléments techniques de la W111. Les roues avant sont doublement triangulées, l’essieu arrière oscillant est indépendant et le double système de freinage actionne des disques à l’avant et des tambours assistés électriquement à l’arrière.

Moteur de Mercedes Pagode 230 SL

Pour justifier son nom de “Sport Leicht” (Sport Léger par chez nous), on a tenté de préserver le poids en gardant les ouvrants en aluminium.

L’auto est performante et ses suspensions sont bonnes. La direction, assistée en option, est également mise en avant. Évidemment son style est salué et, en particulier, ce fameux hard-top qui devient vite indissociable du cabriolet qu'elle est avant tout. La première des Mercedes Pagode est vite saluée et va évoluer.

Dès le mois d’Octobre 1963 on la dote d’une boîte auto, utile pour partir à l’assaut du marché américain. Le reste des évolutions est presque anecdotique, si ce n’est l’adoption d’une nouvelle boîte, ZF, à 5 rapports introduite en Mai 1966… alors que la Mercedes Pagode s’apprête justement à passer la seconde.

La Mercedes Pagode 250 SL enfonce le clou

Quatre ans après la première apparition de la Mercedes Pagode, la 250 SL est introduite. La production a déjà commencé en fin d’année 1966 et cette version va rester dans les annales. Déjà, comme son nom l’indique, elle fait passer son moteur à 2496 cm³. Si la puissance reste identique à 150ch, le couple progresse en atteignant 216 Nm (au lieu de 197). Les améliorations portent aussi sur des détails mais on propose (enfin) 4 freins à disques.

Mercedes Pagode 250 SL

En plus du roadster classique, on propose la “California”, une Mercedes Pagode dont le toit rigide reste amovible mais dont on a supprimé la capote pour faire place à une banquette rabattable.

La Mercedes 250 SL n’aura pas une énorme carrière. Pourtant elle subira de grosses modifications dès Août 1967. La plupart touchent à la sécurité en ajoutant des rembourrages et en proposant des commandes moins dangereuses, notamment un volant pliable. Néanmoins, elle est déjà sur la fin !

Intérieur Mercedes Pagode 280 SL

La Mercedes Pagode 280 SL achève le travail

Présentée en décembre 1967, c’est l’ultime évolution des Pagodes qui enterre la 250 SL avant-même qu’elle n’ait eu un an de carrière ! Elle a tout de même le mérite d’avoir introduit le nouvel intérieur qui est intégralement repris sur la Mercedes Pagode 280 SL.

Encore une fois, son nom indique un changement de moteur. Il passe à 2778 cm³ et cette fois la puissance et le couple augmentent, passant respectivement à 170ch et 244 Nm.

Moteur Mercedes Pagode 280 SL

La Mercedes Pagode fait sa mue. Si elle était une “Sport Leicht”, le sport n’est finalement pas du tout son positionnement n°1. Pour preuve, dès 1969, la boîte manuelle est supprimée du catalogue des options mais reste disponible en tant que commande spéciale. Les équipements progressent. La climatisation est montée sur la plupart des autos et des lunettes chauffantes sont proposées… sur un roadster !

Les dernières autos sont fabriquées en 1971 avant de laisser la place aux R107, directement prévues pour le marché américain.

Le bilan des Mercedes Pagode

On a tendance à penser que le marché US a été un gros client pour les Mercedes Pagode… et c’est vrai. Sur les 48.912 autos produites, toutes générations confondues, il s’en est vendu 19.440 sur le marché US. 

Mais la tendance a mis du temps à se dessiner. Ainsi, pour la 230 SL, seules 4.752 autos sur les 19.831 ont traversé l’Atlantique. Le constat est pire sur les 250 SL avec 1.761 autos sur les 5.196. Par contre, la 280 SL proposait tout ce que le client américain voulait. Du coup ce sont 12.927 autos qui ont été exportées sur les 23.885. Le tout avec quelques modifications logiques pour s’adapter aux normes locales.

Une Mercedes Pagode chez Mecanicus

Si vous vous intéressez à la Mercedes Pagode, Mecanicus vous en propose une. Il s’agit d’une des premières 280 SL puisqu’elle a été construite en 1968. Française d’origine, elle a la particularité d’être une “California”, elle ne propose donc pas de capote mais peut embarquer quatre personnes.

Toutes les infos par ici.

Mercedes Pagode California
Mercedes Pagode California
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