En 1980, la GT a fait l'objet d'un re-styling. À l'extérieur, il y avait de nouveaux feux arrière monoblocs, des pare-chocs en plastique gris, des évents sur les montants à l'arrière et des jupes latérales, le tout en acier inoxydable brillant, sauf la calandre triangulaire Alfa Romeo, qui a été remplacé par une garniture noire mate; même si certains jugent que les pare-chocs noirs viennent empâter la ligne originelle.
Les deux doubles petits feux arrière ont été remplacés par des feux d'un seul bloc. Toutefois, la platine des feux arrière est toujours restée la même. Les chromes ont disparus au profit de baguettes et d'entourages noirs mat, ce qui contraste à merveille avec le rouge vif Alfa.
La version 1,6 litre a été abandonnée et l'Alfetta GTV est devenue tout simplement connue sous le nom d'Alfa Romeo GTV 2.0. Le nom Alfetta a été abandonné, mais le coupé de deux litres a conservé sa désignation de type 11636 pour la direction à gauche et 11637 pour la direction à droite.
Ce dessin est plein de détails intéressant et est marqué de l'empreinte stylistique des années 70 : ligne tendue sur les flancs, et chaque bord encadrant le hayon arrière ressemble à de fines arêtes. Un pur régal pour les yeux.
La proposition définitive de l'intérieur a été figée en 1971. Si dans les premières versions, seul le compte-tours était face aux yeux du conducteur et tout le reste au-dessus de la console centrale, sur les versions Alfetta GTV 2.0, le tableau de bord était redevenu conventionnel. Le volant à trois branches Alfa avec le klaxon au centre vous rappelle que vous n'êtes pas au volant de n'importe quelle auto. La position de conduite est correcte et vous pouvez être assis assez bas et relativement bien enveloppé dans les sièges baquets recouverts de velours de série. Les places arrière sont difficilement accessibles mais même des adultes peuvent s'y installer.
Globalement, l'Alfetta GTV 2.0 est une GT deux portes mais qui est prévue pour le voyage avec ses quatre places et son coffre de contenance correcte. Seul le verrin central du hayon est peut pratique. La finition générale est à l'image des standards italiens de l'époque : approximative.
Le moteur deux litres à double arbres à came, développe 130 ch (à 5400 tr/mn), il sait faire chanter les performances et résonner dans vos tympans. Des bruits venant de l'échappement peuvent aussi venir ponctuer le ronflement du moteur.
Avec sa distribution par chaîne, ce bloc tout en aluminum, issu des Giulia Coupé Bertone 2000 GT Veloce, était alors la preuve du savoir-faire italien en matière de moteur. Pour l'alimentation sur l'Alfa Romeo GTV 2.0, les motoristes ont fait confiance à deux carburateurs horizontaux Weber 40 DCOE. Comme tout moteur à carburateur, le deux litres Alfa est un moteur qui possède un couple très respectable de 18,3 mkg, mais uniquement à haut régime (4000 tr/mn).
Les sonorités du moteur se dirigent avec les changements de rapport de la boîte mécanique à 5 rapports. La boîte de vitesse a pour défaut d'avoir une commande assez lente et désagréable, tout particulièrement sur le premier et le deuxième rapports qui montrent vite des signes de fatigue au fil des kilomètres; le plus simple est de devenir un adepte du double débrayage. Côté chronomètre, l'Alfetta GTV 2.0 est en revanche très performante pour l'époque avec près de 200 km/h en pointe, 10 secondes environ pour le 0 à 100 km/h et 31 secondes au kilomètre départ arrêté.
Pour le châssis, Alfa Romeo a fait appel à une configuration classique mais évoluée. Classique car le moteur reste toujours devant, et surtout le pont arrière est un pont rigide de Dion, comme sur les Alfetta de Formule 1 des années 1937 à 1951. Mais l'innovation d'Alfa Romeo sur l'Alfetta GTV 2.0 est d'avoir mis la boîte derrière avec les freins accolés en sortie de boîte. L'intérêt de cette architecture est de diminuer d'une part le poids des masses non suspendues (pour les freins) et également d'avoir une répartition des masses optimales entre l'essieu avant et arrière qui est d'environ 50/50 sur l'Alfa Romeo Alfetta GTV 2.0.
Le résultat sur la route se ressent avec un équilibre de comportement remarquable, surtout pour une propulsion des années 70. Mais avec plus d'un tonne sur la bascule, l'Alfetta GTV 2.0 n'est pas une voiture sportive au sens strict du terme mais plutôt une GT. Bien plus à l'aise à très haute vitesse sur les autoroutes et les grandes courbes que sur les petites routes des Cévennes, l'Alfetta GTV 2.0 est une vraie machine à voyager avec passion et plaisir. Dès que les courbes se resserrent, le train avant lourd et peu précis se révèlera vite comme handicapant. De même, le pont arrière rigide génère quelques petits sautillements sur chaussées déformées. Sans compter que dans les grandes courbes à très hautes vitesses, l'arbre de transmission, à la différence du système Transaxle chez Porsche (924, 944, 928 et 968), à tendance à donner des à-coups sous l'effet de la force centrifuge ; mais il faut rouler extrêmement vite pour constater ce phénomène.
Les freins sont efficaces mais leur endurance peut être mise à mal en cas d'usage sportif.
Les jantes en alliage de 15 pouces en forme de disque étaient alors standard, contrairement aux jantes en tôle d'acier emboutie de 14 pouces ou aux jantes en alliage de 14 pouces en option des voitures précédentes.
L'année 1980 voit naître une nouvelle mouture des GTV (une 2e série) sous a l'appellation : "GTV 2.0". Cette inscription "GTV 2.0" s'insère sur la poupe, les pare-chocs deviennent noirs et enveloppants, les cadres de vitres et gouttières virent au noir mat, une nouvelle planche de bord est montée avec les cadrans regroupés derrière le volant et un nouveau tissu recouvre les sièges. En fin d'année, nouvelle série limitée "Grand Prix" : carrosserie rouge à bandes noires, sellerie velours gris, moquette rouge mais mécanique inchangée.
A la fin 1982, la 3ème série d'Alfetta GTV 2.0 est commercialisée. Les modifications ne concernent que des détails de présentation : bandeau gris foncé ou noir en bas de caisse, montant entre les vitres peints en noir, monogramme " GTV 2.0 " sur le hayon.
Pour fêter les victoires en production des Alfetta GTV, Alfa Romeo commercialise en fin d'année 1983 une série limitée " GTV 2.0 Production ". Cette série numérotée était réservée au marché français et était équipée de jantes alu Ronal à petits trous, de bandes contrastées sur les flancs, d'une jupe avant spéciale, d'élargisseurs de bas de caisse, d'un volant cuir, mais la mécanique reste en revanche inchangée.
En 1985, l'Afa Romeo Alfetta GTV 2.0 tire sa révérence après 75 022 exemplaires produits et commercialisés. Un beau succès pour un coupé qui est certainement aujourd'hui encore un futur grand classique d'Alfa Romeo
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