Après les succès de la Mercedes 300 SL W194 en course en 1952, notamment un succès retentissant à la Carrera Panamericana, Max Hoffman, importateur multi-marque qui officie aux USA convainc l’usine de développer la 300 SL pour la route. Il commande même 1000 coupés papillon et règle un acompte qui finit de décider la marque à l’étoile. La 300 SL va rejoindre la route.
C’est au salon de New York qu’est dévoilée la nouvelle auto. La carrosserie a évoluée. Les lignes de la 300 SL de course sont globalement gardées mais le style est affirmé. La recette générale est gardée : portes papillon, moteur incliné, volant basculant. Elle est très étroitement dérivée de la machine de course. Cependant au niveau mécanique on note une révolution.
La 300 SL est en effet la toute première auto à adopter l’injection, mécanique évidemment. Le moteur de 3 litres permet alors de sortir 240 chevaux, plus du double des autres 6 cylindres 3 litres de la gamme.
L’auto est performante. Grâce à sa ligne, à un poids “contenu”, comme on a pu, à 1550 kg, l’auto file à 235 km/h avec le plus petit rapport de pont et 260 km/h avec le plus gros. Elle accroche les 100 km/h en huit secondes seulement.
Étonnamment l’auto va connaître une belle carrière en rallyes. Elle décroche en 1955 le rallye des Tulipes, mais aussi le Liège-Rome-Liège. Werner Engel s’offre même le championnat d’Europe des rallyes à son volant.
Il faut dire que sur la piste, la 300 SLR a pris le relais de la 300 SL. Pourtant, ces deux autos ne sont pas de la même famille. Les victoires obtenues à la Targa Florio ou aux Mille Miglia, mais aussi la tragédie des 24h 1955, sont dues à la SLR qui est en fait la version carénée de la F1, la mythique W196 qui embarque un 8 cylindres.
La 300 SL papillon reste au catalogue jusqu’en 1957. 80% des 1400 autos produites sont vendues aux USA, Max Hoffman a réussi son pari. Vendue 7000 $, ou 5 Millions de Francs chez nous, elle est 4 fois plus chère qu’une grosse Chevrolet. Mais c’est sans doute la première supercar et elle séduit.
En 1957, justement la 300 SL Change. Depuis 1955 Mercedes propose une “baby” 300 SL. La 190 SL est un roadster qui reprend quelques éléments stylistiques de sa glorieuse aînée mais troque le 6 en ligne contre un 4 cylindres. Le succès commercial est bien là. Max Hoffman fait alors une nouvelle demande à Stuttgart : découvrir la 300 SL et en faire un roadster.
Celle nouvelle auto est dévoilée en Mars 1957 à Genève, quelques semaines avant l’arrêt de la production du coupé, et donc son remplacement par cette nouvelle auto. Côté mécanique, la puissance baisse légèrement à 212 chevaux. L’aérodynamique est moins bon, le poids plus haut, la voiture est légèrement en retrait au niveau des performances, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Elle peut aussi recevoir un Hard-Top, mais sa ligne est alors loin de l’élégance du papillon.
Stylistiquement la nouvelle 300 SL se distingue par une calandre différente, mais surtout par l’adoption de phares verticaux et rectangulaires qui seront une marque de fabrique des Mercedes pour de nombreux modèles suivants.
La 300 SL Roadster va recevoir des améliorations au cours de sa carrière. En 1961, elle adopte quatre freins à disques. En 1962, le bloc moteur est aussi revu. Il est désormais coulé en aluminium et retravaillé, il offre 222 chevaux.
La 300 SL Roadster va rester en production jusqu’en 1963. Il en sera produit 1858 autos, en fait c’est plus que les coupés !
Source : https://newsdanciennes.com/2018/11/21/la-mercedes-benz-300-sl-le-papillon-qui-vaut-des-millions/