Les ingénieurs de Porsche ont développé à la fois l'homologation spéciale route et la voiture de course côte à côte. La 924 Carrera GT de série était basée sur la 924 Turbo, mais elle a été élargie et allégée considérablement. En augmentant la pression turbo et la compression, le moteur quatre cylindres a produit une puissance impressionnante de 210 ch. La production des 400 exemplaires nécessaires a commencé en août 1980 et malgré le prix élevé et le fait qu'ils étaient disponibles en noir, rouge ou argent, ils se sont vendus très bien. La 924 avait toujours été louangée pour sa grande maniabilité et avec sa puissance supplémentaire et sa carrosserie élargie, c'était une véritable voiture de course sur route.
Alors que la Carrera GT était encore en développement, les premières voitures de course étaient déjà assemblées à Weissach. Bien qu'elles ne soient pas encore totalement homologuées, trois voitures de course 924 ont été préparées pour la course du Mans cette année-là. Comparée à la Carrera GT, la nouvelle voiture de course est dotée d'une carrosserie encore plus large avec quatre grands phares conçus pour la course dans l'obscurité au Mans. Le moteur fut perfectionné et équipé d'un énorme refroidisseur intermédiaire monté sur le nez et d'un système d'injection de carburant Kugelfischer. La pression Turbo a presque doublé pour atteindre 320 ch. L'allégement supplémentaire a permis de ramener le poids de l'auto à 945 kg, contre 1180 kg pour la voiture de route.
Non encore homologuées, les trois Porsche ont été obligées de courir en classe GTP contre des voitures construites comme des voitures de course à partir de zéro. Les 924 ont été renommées Carrera GTP. Endossant le rôle d'outsider, Porsche a pimenté les choses en déléguant l'auto à plusieurs équipes : une Américaine, une Anglaise et une Allemande. Les autos de quatre cylindres ont été éclipsées en qualification par la compétition à moteur bien plus puissant, se classant 34e, 44e et 46e sur la grille de départ. Dans cette course très pluvieuse, la tenue de route de la 924 et la fiabilité de Porsche ont fait la différence au fur et à mesure que la course se poursuivait. Les Porsche ont profité des abandons et des sorties de piste pour remonter. La Carrera GTP "allemande" s'est finalement hissée à la sixième place du classement général et à la troisième place de sa catégorie. Les deux autres voitures ont terminé cinquième et sixième de leur catégorie.
Peu après la course du Mans, la Carrera GT a été proposée et, à Noël, 406 exemplaires avaient quitté la chaîne de production. Cela a ouvert la voie à une deuxième série spéciale destinée à une homologation plus extrême, nécessaire pour engager la Carrera GTP. Surnommée la Carrera GTS, la nouvelle voiture de route était plus légère et surtout son nez ressemblait davantage à celui de la GTP. La pression du Turbo a été encore augmentée avec une puissance de 245 ch. Cela a rendu la Carrare GTS plutôt difficile à piloter et un bon nombre d'entre elles ont été équipées de l'option Club Sport de 275 ch et furent utilisées comme des voitures de piste. Les cinquante châssis produits requis étaient assemblés et les voitures prêtes à être inspectées en mars 1981.
En mars 1981, la 924 Carrera de course était entièrement homologuée et la production de nouveaux châssis était bien engagée. Pour la distinguer des GTP qui ont couru au Mans en 1980, la nouvelle voiture fut baptisée la Carrera GTR. Elle incorporait toutes les leçons apprises et profitait du moteur 924 le plus puissant. Étonnamment, les GTR utilisaient toujours l'arbre de transmission en alliage léger de la 924 Turbo. Deux exemplaires ont été engagés au Mans, mais ne furent pas à la hauteur des espérances. Une voiture abandonna très tôt, tandis que l'autre a terminé loin derrière, quatrième de sa catégorie. Trois voitures ont été engagées en 1982 et cette fois avec plus de succès, la GTR BF Goodrich remporta une victoire de classe. C'était la dernière apparition de la 924 au Mans qui a été remplacée par la 944 à deux cames. Les GTR ont continué à courir en Amérique du Nord, sans vraiment s'imposer.